Économiser l’électricité dans les parties communes

Faut-il économiser l’électricité en copropriété ?
En moyenne, la facture d’électricité pour les parties communes représente 110€ par an et par lot.
Beaucoup plus que votre adhésion à CoproConseils !

Réduire les coûts, économiser l’électricité.

Pourquoi réduire la consommation d’électricité des parties communes ?

Pour des raisons :

  • financières (réduction des charges pour les habitants),
  • énergétiques (une consommation de 1 kWh nécessite 2,58 kWh d’énergie primaire nécessaire à la fabrication de l’électricité), et
  • environnementales (réduction des émissions de gaz à effet de serre et de production de déchets nucléaires).

Où votre copropriété consomme-t-elle de l’électricité ?

La consommation d’électricité des parties communes et des services généraux des immeubles collectifs concerne essentiellement 5 postes.

A. l’éclairage : intérieur (couloirs, halls, escaliers), stationnement, extérieurs et sécurité,
B. les ascenseurs,
C. la ventilation mécanique (VMC),
D. les pompes des réseaux de chauffage et d’eau chaude sanitaire,
E. les éléments de sécurité (portiers électriques, portes de parking…)

Le meilleur moyen de connaître comment il est possible d’économiser l’énergie dans votre copropriété est de réaliser un DPE. Un diagnostic de performance énergétique permet :

  • l’analyse des factures d’électricité (si possible sur plusieurs années)
  • le recensement des matériels avec une hiérarchisation des postes
  • le repérage des dysfonctionnements (minuterie bloquée, horloge décalée)
  • le recensement des abonnements électriques (part importante de la facture globale) accompagné d’une vérification de leur adéquation au réseau existant.

Une étude financière peut également aider les copropriétaires à faire leur choix. Il faut prendre en compte l’investissement initial (fournitures + pose), la consommation d’électricité du matériel pour une utilisation estimée, les frais de maintenance, les éventuels frais de recyclage des matériels en fin de vie et le retour sur investissement

Une économie de l’ordre de 50 % est possible, notamment grâce à une bonne gestion des abonnements (les regrouper, vérifier leur adaptation aux puissances et consommations de l’immeuble, réduire la fréquence des opérations de maintenance…).

A. L’éclairage

Un système lumineux comporte les lampes, les luminaires, l’appareillage, l’équipement de gestion éventuel (horloge, détection de présence…).

1. L’éclairage des parcs de stationnement

C’est souvent le poste le plus énergivore.

Recommandations :

  • généraliser la commande des éclairages par des détecteurs de présence (éventuellement avec un zonage),
  • remplacer les composants électromagnétiques standards par des composants électroniques (20 à 25 % d’économie),
  • remplacer les tubes fluorescents « type T8 » par des « type T5 » plus performants et moins sensibles au vieillissement

2. L’éclairage des parties communes

Recommandations au niveau de la commande et gestion de l’appareillage

  • individualiser les commandes d’allumage dans les zones de circulation horizontale via une commande par niveau, et développer la commande de l’éclairage par détection de présence,
  • remplacer les interrupteurs encore existants par des minuteries de type rotatif,
  • optimiser la durée de minuterie : 1 mn est suffisante dans la plupart des situations.

Recommandations au niveau des luminaires

  • ne pas surdimensionner la puissance lumineuse,
  • utiliser des luminaires de bonne qualité ayant un rendement optique élevé,
  • entretenir les luminaires afin de maintenir leurs qualités optiques : un simple dépoussiérage régulier suffit (voir le contrat du gardien ou de l’entreprise de nettoyage).

Recommandations au niveau des améliorations architecturales

  • privilégier les couleurs claires pour les parois afin de mieux réfléchir la lumière,
  • en cas de rénovation ou de réhabilitation lourde, envisager (avec l’architecte) l’amélioration de l’éclairage naturel (création d’ouvertures, puits de lumière, …).

3. L’éclairage extérieur

Recommandations

  • remplacer les ampoules à incandescence par des lampes basse consommation fluo- compactes bien adaptées aux durées de fonctionnements importantes et à un nombre de cycles allumages/extinction limité,
  • utiliser une commande par détecteur crépusculaire,
  • vérifier la consommation du détecteur lui-même. 1wh pour les plus récents,
  • utiliser des lampes spéciales extérieures pour des raisons de fiabilité et de sécurité (humidité, exposition aux rayons du soleil, différence de températures).

4. L’éclairage de sécurité

Destiné à pallier les pannes du réseau d’éclairage principal, il est composé soit d’une source centralisée constituée d’une batterie d’accumulateurs alimentant des luminaires (LSC) soit de blocs autonomes (cas le plus fréquent dans l’habitat collectif).

On distingue les Blocs Autonomes d’Éclairage d’Habitation (BAEH), installés dans les parties communes des bâtiments d’habitation. Ils doivent fournir une autonomie de cinq heures, des Blocs Autonomes d’Éclairage de sécurité (BAES), installés dans les parcs de stationnement couverts annexes de ces bâtiments. Ils doivent disposer d’une heure d’autonomie.

Les éclairages de sécurité sont des dispositifs essentiellement maintenus en charge et non actifs. Leur consommation est donc assimilable à une veille. Un BAES d’une puissance unitaire de 7 W consomme 60 kWh/an soit presque 7 €/an à multiplier par le nombre d’unités !

Recommandations:

Privilégier les appareils avec la consommation la plus faible possible. De ce point de vue, la technologie des LED semble donc une alternative intéressante. Plus chères à l’achat, ces lampes disposent toutefois d’un atout majeur : leur durée de vie très supérieure aux lampes à incandescence ou même fluo-compactes. L’économie potentielle réside donc dans la réduction importante des coûts de maintenance.

B. Les ascenseurs

Compte tenu des coûts élevés de leur transformation, la rentabilité de l’opération semble extrêmement faible et devra être étudiée avec attention. Par contre, quelques mesures peu onéreuses peuvent réduire les coûts de fonctionnement et permettre d’économiser quelques charges.

Recommandations :

  • une amélioration peu coûteuse : l’installation d’un détecteur de présence pour l’éclairage de la cabine,
  • limitation (si possible) de la vitesse ascensionnelle de la cabine à 0,6 m/s maxi,
  • utilisation de systèmes à transmission directe (Gearless) permettant la suppression des réducteurs de vitesse,
  • mise en œuvre d’un dispositif permettant la variation de vitesse du moteur,
  • en cas de rénovation lourde et si le remplacement du matériel s’impose, choisir un type d’ascenseur à câbles et contrepoids. Cette solution consomme 3 fois moins que les systèmes à vérin hydraulique.

Dans tous les cas, le coût des travaux devra alors être comparé avec l’économie d’énergie attendue et le retour sur investissement à court/moyen terme.

C. La Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC)

Le niveau de performance et donc de consommation d’un groupe de ventilation dépend de trois paramètres principaux :

  • la qualité du réseau aéraulique (étanchéité, pertes de charges limitées, réalisation soignée),
  • le débit qui doit pouvoir s’adapter aux besoins,
  • le moto-ventilateur doit avoir un rendement élevé sans être surdimensionné,

Les deux premiers points dépendent du maître d’œuvre et de la qualité du travail de l’entreprise installatrice. Mais le dernier dépend des constructeurs.

D. Les pompes de chaufferie

(Pompes des circuits primaires, pompes de charge, pompes de production ECS, pompes des réseaux de distribution de chauffage).

La diminution de leur consommation électrique est liée avant tout :

  • au dimensionnement précis du réseau,
  • à l’efficacité de sa régulation,
  • au choix de matériels adaptés et performants.

Là encore, les performances sont liées à la qualification du maître d’œuvre et des entreprises installatrices.

Généralement les pièces sont changées à l’identique. Il faut donc être très vigilant et exiger du chauffagiste la présentation de plusieurs devis présentant les caractéristiques des différentes pompes permettant de mesurer l’investissement et l’efficacité de la pompe.

Conclusion pour économiser l’électricité en copropriété

En résumé deux règles d’or pour réduire votre facture. Tout d’abord, «les petits ruisseaux font les grandes rivières». C’est en portant votre attention sur tous les postes et en accumulant de petites modifications que vous engendrerez des économies au final substantielles.

Mais attention, «le mieux est l’ennemi du bien», il faut toujours faire un rapport coût-avantage avant chaque investissement car il ne faut pas perdre de vue que la vague verte est également utilisée à des fins marketing pour vous vendre le dernier appareil certes plus économe mais qu’il faudra des dizaines d’années pour amortir. Quelques fois il suffit d’un bon réglage et d’un bon entretien pour économiser intelligemment.

Certificats d’économie d’énergie (CEE)

Depuis 2006, L’État oblige les fournisseurs d’énergie comme EDF à participer à la baisse de la consommation. Le dispositif des CEE mis en place au moment du premier Grenelle de l’environnement permet d’agir. Les copropriétés peuvent en bénéficier par l’intermédiaire de l’ANAH car rares sont celles dont la consommation atteint le plancher minimum pour être pris en charge.

Que sont les certificats d’économie d’énergie ?

Prenons un exemple, une copropriété décide de refaire l’isolation toiture et d’installer une chaudière moins énergivore. Un expert calcule l’économie que ces travaux permettront de réaliser sur leur durée de vie (exprimé en kwh cumac) et établit un certificat équivalent que la copropriété peut négocier auprès d’EDF. Une telle opération peut permettre à la copropriété d’économiser 250 000 kwh cumac.

35 commentaires au sujet de “Économiser l’électricité dans les parties communes”

  1. Bonjour,

    Notre copropriété composée de 3 familles devons payer des frais d’électricité de 650€ par an pour les communs. Sachant qu’il n’y a que 5 lampes qui s’allument avec une minuterie de 45 secondes et éventuellement l’allumage électrique de la chaudiere gaz. je trouve que ces frais sont disproportionnés. Qu’en pensez vous?

    Répondre
    • Bonjour
      Si ce sont des provisions, il pour le prochain exercice adapter le budget à la facture réelle.
      Si c’est la facture réelle qui correspond à cette somme il faut voir avec votre fournisseur d’électricité pour quelle raison cette facture est si élevée. Peut-être que la puissance souscrite est surdimensionnée.
      Cordialement

  2. Bonjour, nous sommes une petite copropriété de deux bâtiments. Le conseil syndical a décidé de couper l’alimentation électrique des prises couloirs sans passer par l’assemblée générale. Résultat plus aucun prestataire ne veut intervenir dans notre copropriété. En ont ils le droit ? Merci de votre expertise.

    Répondre
    • Bonjour
      Même si cette décision a été prise en concertation avec le conseil syndical elle l’a été sous la responsabilité du syndic.
      Les prises électriques dans les parties communes sont des éléments d’équipement commun et pour les supprimer cela doit être voté au 26.
      Cordialement

  3. Bonjour,
    Pouvez vous m indiquer le coût moyen d une facture d’électricité pour un immeuble, essentiellement pour l l’éclairage des escaliers avec minuterie.

    Répondre
    • ^^
      Non !
      Comment voulez-vous comparer un immeuble de deux étages avec une ampoule led à chaque étage et un immeuble de 25 étages avec 3 néons à chaque étages ?
      Cordialement

  4. Bonjour, nous avons changé notre lumière dans le local poubelle par des empoule économique iya 10ans le conseil syndical a décidé de faire installer un néon les de 1 mètres de longueur sens parler a personne sachant qu’il Ilya 24 local poubelle, merci beaucoup

    Répondre
    • Bonjour
      C’est en effet assez à contre-courant que d’installer des néons en 2024 !
      Vous pouvez demander des comptes au syndic et au CS et mettre à l’ordre du jour de la prochaine AG le remplacement de ces éclairages par un système écologique et économique.
      Cordialement

  5. Bonjour,
    Je suis dans une copropriété comprennant 2 niveaux de parking en sous sol.
    L’éclairage y est permanent, est ce obligatoire ? Ou est il possible légalement de commander toutes ces lampes grâce à des détecteurs ?
    Bien évidemment, tous les éclairages de sécurité ne sont pas concernés.
    Existe t il un texte régissant tout ça ?

    Par avance merci de votre réponse

    M Beaucaire

    Répondre
    • Bonjour
      La loi ne précise pas de quelconques obligations d’éclairage des parkings en copropriété (hormis les obligations d’éclairage de sécurité, mais cela dépend du code de la construction pas de celui de la copropriété)
      Chaque copropriété peut décider comme elle le souhaite d’installer des détecteurs de présence ou minuteurs ou autre …
      Cordialement

  6. Bonjour,

    Dernièrement en montant l escalier de l immeuble, je me suis retrouvée dans le noir avant d arriver chez moi. L interrupteur n est pas lumineux, j ai dû le chercher à tâtons, c est angoissant. Je trouve cela dangereux. Je pourrai tomber dans les escaliers.

    Est ce obligatoire d installer des interrupteurs lumineux dans les escaliers ?

    J ai l impression qu avant ce n était pas comme cela, je pouvais voir l interrupteur dans le noir. Comme si qq chose a changé ? J ai constaté également que la minuterie s éteint plus rapidement qu avant.

    Répondre
    • Bonjour
      La loi ne réglemente pas jusqu’à ce niveau de détail.
      Par contre, vous avez raison, la copropriété peut décider de réduire le temps de la minuterie ce qui peut permettre de réaliser des économies.
      Il faut voir avec le conseil syndical et/ou avec le syndic si quelque chose a été changé dans votre copropriété, et le cas échéant mettre la question à l’ordre du jour de la prochaine AG.
      Cordialement

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